Pour son édition 2020, malheureusement reportée à cause de la Covid 19, le salon de la Copropriété, la CLCV (Association nationale de défense des consommateurs et usagers – Consommation Logement Cadre de vie) et le site monimmeuble. com avaient réalisé une enquête auprès des copropriétaires sur la sécurité dans leur immeuble dont nous vous livrons les résultats complets.
Cette enquête très complète a été proposée à 592 copropriétaires, dont 437 sont membres de conseil syndical. Les copropriétés ne sont pas épargnées, elles font l’objet d’incidents, de vandalismes, de cambriolages… Sans ignorer les risques d’incendies. Alors comment se protéger ? Faut-il multiplier les équipements de sécurité ? Comment mesurer l’efficacité des dispositifs installés ? Quel est le rôle du gardien de l’immeuble ? Ces nombreuses questions ont été posées aux copropriétaires et voilà leurs réponses.
La sécurité dans et de votre immeuble
Les équipements sont légions dans les immeubles (interphone, badge, sas de sécurité…) pour assurer la sécurité des résidents. Tous pour autant ne sont pas plébiscités de la même façon. Sont davantage présents les interphones (67 %), digicodes (62 %) et autres systèmes à base de badge électronique (63 %), peut-être parce que davantage connus. Il est constaté qu’en moyenne, chaque copropriété dispose de trois dispositifs de protection. Il ne faut pas oublier la sécurité du bâtiment en lui-même, qui par ricochet participe à la sécurité des occupants. C’est pourquoi, la sécurité des immeubles, principalement liée aux incendies, est plutôt bien prise en compte. En moyenne, chaque copropriété détient quatre équipements de sécurité. Sur ce point, les extincteurs (75 %) et les affichages des consignes de sécurité (71 %) constituent les principaux équipements présents dans les immeubles. Et pourtant, il est surprenant de constater des taux faibles de présence des blocs de secours, du système de désenfumage ou de l’accessibilité aux colonnes sèches. En effet, ces dispositifs sont généralement obligatoires de sorte que l’on peut penser à une certaine méconnaissance des copropriétaires sur le sujet. Une sensibilisation des résidents devrait sans doute remédier à ce problème et renforcer la lutte contre les incendies. Lorsqu’il est demandé aux copropriétaires, quel est le dispositif de sécurité dernièrement installé, c’est le badge électronique qui est le plus cité. Sans aucun doute, c’est un dispositif de sécurité facile à installer. Aussi, les autres équipements (caméras, sas de sécurité…) sont loin derrière, notamment en raison du coût de l’opération ou de sa complexité.
Et si nous parlions des incidents des 24 derniers mois ?
Chaque copropriété anticipe les incidents en équipant son immeuble des dispositifs de sécurité qui différent selon la taille et la disposition de la copropriété, les envies et moyens des copropriétaires et le lieu où elle se situe. D’ailleurs, les résultats de l’étude indiquent que 31 % du panel n’ont subi ni incident, ni trouble. Alors que pour d’autres copropriétaires, les mésaventures se sont accumulées : cambriolages, vandalisme, agressions… Dans le lot des incidents, les cambriolages arrivent en tête de classement, 29 % des sondés en ayant connu un ou plusieurs dans leur résidence. Viennent tout juste derrière ensuite les vols et autres actes de vandalismes sur les véhicules (25 %). De même, les attroupements de personnes dans les parties communes et le squat des emplacements de stationnement constituent 20 % des incidents constatés. Par conséquent, les incidents en matière de sécurité concernent davantage les biens que les personnes. Quelque part, c’est rassurant ! Alors les enquêteurs se sont demandés si les copropriétés victimes de vols ou d’infractions étaient équipées de systèmes de sécurité. Est-ce que cela aurait pu être évité ? Malheureusement, les réponses du sondage montrent que 35 % des copropriétés qui ont connu un ou plusieurs cambriolages étaient dotées d’un sas de sécurité et 32 % d’un digicode. De même, dans 15 % des cas, les répondants qui ont indiqué voir leur résidence parcourue par des personnes extérieures ont pourtant une clôture de protection tout autour de la copropriété. En conclusion, les dispositifs de sécurité ne sont pas infaillibles. Mais cela, on le sait depuis longtemps. Par contre, ils retardent le cambrioleur et sans eux, on peut se dire que la situation pourrait être bien plus critique…
Alors comment améliorer encore la sécurité ?
Lorsque l’on interroge les copropriétaires sur les autres équipements à mettre en place chez eux afin d’améliorer leur sécurité, la vidéosurveillance et le vidéophone (ou visiophone) viennent en tête avec respectivement 30 % et 21 %. Les autres dispositifs, tels les clôtures de protection (16 %) ou le sas de sécurité (9 %) ne viennent qu’après. À noter que 27 % des copropriétaires estiment que les solutions existantes suffisent. Autrement dit, mettre en place des équipements supplémentaires. Pourtant, 42 % des sondés estiment au contraire qu’il devient urgent de s’équiper. Dans ce cas, ils souhaitent réaliser les travaux de sécurisation d’ici un an au plus tard mais cela, c’était avant la crise sanitaire. En principe, les délais raccourcissent en fonction de l’importance des incivilités commises. Enfin, malgré toutes les bonnes volontés, des freins subsistent. Parfois, les chantiers peinent à se lancer. En effet, il faut convaincre les copropriétaires de la nécessité de réaliser les travaux en question. Ainsi, et sans surprise, le principal frein est le coût de l’opération (41 %). Parfois, c’est le scepticisme des copropriétaires sur l’utilité même des travaux qui constitue un obstacle pour 28 % des sondés. La décision peut aussi être repoussée (26 %), si le sujet n’est pas prioritaire, il devra attendre encore un peu. Il peut alors, être judicieux de faire appel aux services de police pour réaliser un « diagnostic sécurité » des parties communes de l’immeuble, qui permet de réfléchir sur les travaux à réaliser. Pourtant, de nombreux copropriétaires ignorent tout de cette possibilité. Ainsi, 64 % des sondés affirment ne pas connaître ce service. Bien qu’ils estiment qu’il serait intéressant de le réaliser.
Et quid des gardiens, garants de la sécurité de l’immeuble ?
La question de la sécurité ne se réduit pas simplement à l’installation d’équipements. Il ne faut pas négliger le rôle du gardien d’immeuble en matière de sécurité. Présent en permanence, connaissant parfaitement l’immeuble et toutes ses entrées, ses forces et ses faiblesses, il peut à la fois comme son nom l’indique, garder l’immeuble et être force de propositions quant à au choix et à l’installation de dispositifs de sécurité. Le panel de cette enquête panel est pourvu à 41 %, d’un gardien dans sa copropriété. C’est un pourcentage qui reste important. Si l’on y regarde de plus près, la présence du gardien dépend en partie de l’année de construction de l’immeuble. En effet, on constate que pour les immeubles construits après 1990, seuls 13 % sont pourvus d’un concierge. À l’inverse, 56 % des immeubles construits après la Seconde guerre mondiale ou dans les années 70 ont un gardien. On peut alors se demander si le poste du gardien va se maintenir dans l’avenir car de nombreuses copropriétés décident de le supprimer. Il est vrai que la question de la vente de la loge peut se poser lors du départ à la retraite du salarié pour amener des fonds financiers à la copropriété. Ainsi, dans les constructions neuves, le logement du gardien disparaît peu à peu. Le renforcement des équipements de sécurité et des contrôles d’accès dans les immeubles neufs peuvent-ils compenser l’absence d’un gardien ? On va dire que c’est avant tout une question d’économie et de budget ! Car lorsque l’on pose la question aux copropriétaires, ils sont 66 % à apprécier comme “important” le rôle de leur gardien en matière de sécurité. D’ailleurs, comme principal bénéfice, ils citent, son rôle de contrôle et de surveillance de la copropriété. Les autres réponses concernent surtout son aspect dissuasif (38 %). En conclusion, de manière générale, 70 % des sondés se disent satisfaits ou très satisfaits du niveau de sécurité global de leur immeuble. Les évolutions sociétales vont dans le sens d’une prise en compte de la sécurité des personnes et des biens. À savoir que la présence d’un interphone ou d’un gardien devient un “argument commercial” apportant une plus-value au bien. Toutefois, d’autres travaux peuvent être privilégiés lorsque les copropriétaires se sentent bien protégés. Ainsi, la réalisation de travaux d’économie d’énergie devient la priorité.